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CAMEROUN /BRADERIE DU PATRIMOINE DE L'ETAT : PAUL BIYA SIFFLE LA FIN DE LA RECRÉATION



Ce jeudi 26 août s'ouvre à Yaoundé une session inédite du Comité de suivi des travaux de reconstitution des limites des domaines publics portuaire du Cameroun. Pour ces 15e assises, les membres examineront les modalités de poursuite de recensement des actifs résiduels de l'ancienne Office national des ports du Cameroun (ONPC), à restituer au Port autonome de Douala. Ceux-ci, identifieront, également, les différents modes de transfert afin de rétablir l'Etat dans ses droits. L'amorce d'une chute brutale pour le Cabinet Atou et ses clients hauts placés dans les arcanes du pouvoir, qui seront certainement contraints de restituer à l'Etat son patrimoine acquis auprès du liquidateur.




Les membres du Comité se réunissent un mois après de hautes instructions du chef de l'Etat camerounais, Paul Biya au ministre des Finances, mettant fin aux agissements du Cabinet Atou dans la gestion des actifs résiduels des anciennes Régie nationale des chemins de fer (RNCF), l'Office national de commercialisation des produits de base (ONCPB) et l'ONPC.


Depuis 2014, le Chef de l’Etat camerounais, Paul Biya, a ouvert une information sur le déroulement de la liquidation des sociétés publiques RNCF, ONPC et ONCPB. Il avait alors demandé au Gouvernement de lui apporter toute la lumière sur la situation des patrimoines de ces sociétés ; suite à de lourds soupçons de spoliation, facilitée par des caciques du pouvoir. "Une enquête initiée par le sommet de l’Etat, qui va déclencher la panique chez les principaux collaborateurs du président de la République, les membres du Gouvernement, les magistrats et certains hauts fonctionnaires de la Police. Tous se sont partagés d’une manière ou d’une autre, une bonne partie du patrimoine, issu de la liquidation de la REGIFERCAM, ONCPB et ONPC", soutient le journaliste camerounais Nestor Nga Etoga. Dans cette affaire, les actifs résiduels sont estimés à plus de 100 milliards de FCFA.


Pour l'ex-ONCPB, il s'agit de multiples magasins, terrains, et immeubles non bâtis dans les régions du Littoral, Centre, Sud, Est, Ouest et Sud-Ouest, et d’autres immeubles comme la tour qui abritait le siège social à Bonanjo, Douala.


À la Regifercam (devenue Camrail) ces actifs, demeurant après liquidation, sont constitués des immeubles non récupérés par Camrail dans les gares de l’ancien tracé du chemin de fer Nkongsamba- Douala - Yaoundé -Ngaoundéré, soit une centaine d’immeubles bâtis et non bâtis, dont celui de l’ancienne direction générale à Douala.


Dans le cas de l'ONPC (devenu Port autonome de Douala), l'on compte des immeubles, plusieurs dizaines d’appartements, des hectares de terrains, et d’autres actifs à Douala, Yaoundé, Garoua et Tiko.



De nombreux responsables étatiques impliqués


En 2007, constatant que le Cabinet Atou Lazare qui officiait dans le cadre de la liquidation, ne reversait pas dans les caisses du Trésor public camerounais, entre autres, les loyers payés par les locataires des bureaux de l’immeuble de l’ex-ONCPB à Douala et de l’immeuble Shell à Yaoundé, le Ministre des Finances de l'époque, Polycarpe Abah Abah décide d’arrêter son mandat (contrat avec l’État) en Avril 2007. Devant le refus de Atou Lazare de remettre les dossiers dont il avait la charge, le ministre Abah Abah lui envoya un commandement par un huissier au début du mois de juin 2007 pour lui signifier la fin de son contrat avec l’État du Cameroun.


Mais M. Atou n’accepta pas la décision du ministre Abah Abah. Le ministère de l'Économie et des finances porta alors plainte en début août 2007 contre le cabinet Atou Lazare pour ventes irrégulières des actifs mobiliers et immobiliers de ces sociétés entre 2006 et 2007 et détournement des fonds publics. Le Juge Mbeula Louis, Juge d’Instruction auprès du TGI de Douala, ordonna la détention de M. Atou Lazare en 2008. Mais sous la pression de sa hiérarchie, son mandat n’a jamais été exécuté et l’affaire n’a plus été appelée.


Jusqu’à ce jour, Lazare Atou n’a jamais répondu de ses actes devant la justice camerounaise, la plainte du ministre Abah Abah ayant été classée par des magistrats visiblement complices. "Atou dicte sa loi et jouit d’une impunité démesurée au Cameroun. Chacun de ses clients et protecteurs occupe ou possède illégalement un immeuble appartenant à ces sociétés. Le patrimoine de l’État placé sous sa liquidation se chiffre à environ 100 milliards de francs FCFA", soutient Ndzana Seme, une source bien introduite sur le dossier.


Des caciques toujours à la rescousse de Lazare Atou


Jusqu'en 2014, alors que Lazare Atou n'a toujours pas de mandat du ministère des Finances lui permettant de donner une réelle assise juridique à ses agissements, comme liquidateur des actifs résiduels de ces anciennes sociétés d'Etat, le Secrétaire Général du Ministère des Finances, M. EBANG MVE en avril 2014 va prendre sur lui de donné un mandat au Cabinet ATOU pour la sauvegarde de ceux-ci, et parallèlement, il va saisi directement, à l’insu de son chef de département Alamine Ousmane Mey, le Ministre d’Etat chargé de la Justice, Garde des sceaux pour se désister de toutes poursuites à l’encontre du Cabinet ATOU qui fait l’objet de plusieurs plaintes devant les juridictions du Cameroun pour ventes irrégulières des actifs mobiliers et immobiliers de ces sociétés entre 2006 et 2013.


En 2008, il avait déjà bénéficié d'une correspondance de Laurent Esso alors Secrétaire Général de la présidence de la République l'autorisant à poursuivre son mandat des liquidations.




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