LIBAN / GOUVERNEMENT : MOUSTAPHA ADIB NOUVEAU PREMIER MINISTRE DU PAYS

Le diplomate Moustapha Adib précédemment ambassadeur du Liban en Allemagne, a été désigné premier ministre après avoir obtenu le plus grand nombre de voix lors de consultations parlementaires menées par le chef de l'État Michel Aoun, a annoncé ce 31 août 2020 la présidence de la république libanaise.
Cette désignation, intervient à quelques heures de l'arrivée au Liban du président français Emmanuel Macron, qui a pressé les dirigeants libanais de former rapidement un «gouvernement de mission» chargé de sortir le pays de la crise économique et politique.
Le nouveau chef du gouvernement, s'est engagé à former en un «temps record» une équipe ministérielle formée d'«experts» et de personnes «compétentes» et chargée de mettre en œuvre des «réformes» longtemps attendues. «La tâche que j'ai acceptée repose sur le fait que toutes les forces politiques (...) sont conscientes de la nécessité de former un gouvernement en un temps record et de commencer à mettre en œuvre des réformes, avec comme point de départ un accord avec le Fonds monétaire international», a déclaré Moustapha Adib dans un discours télévisé.
Selon la Constitution, le poste de chef de gouvernement est dévolu à la communauté sunnite. D'après le site de l'ambassade du Liban à Berlin, Moustapha Adib est un universitaire titulaire d'un doctorat en sciences politiques. Il a mené «des recherches dans les domaines de la sécurité (...) de la décentralisation et de la démocratie locale, ainsi que des lois électorales».
Sa nomination a été parrainée par un groupe d'anciens premiers ministres dont Saad Hariri, Fouad Siniora et Najib Mikati, après le rejet par le puissant mouvement chiite Hezbollah et ses alliés politiques de deux autres candidats.

Toutefois, les groupes du mouvement de protestation déclenché en octobre dernier pour exiger le départ de l'ensemble d'une classe dirigeante, jugée corrompue et incompétente, ont rejeté la nomination de Moustapha Adib avant même qu'elle ne soit confirmée.
Pour rappel, le précédent gouvernement de Hassan Diab avait démissionné le 10 août dernier sous le poids de l'explosion du port de Beyrouth ayant fait au moins 188 morts, dont la population rend responsable la classe politique, taxée d'incompétence et de corruption.