NIGERIA HRW DÉNONCE UN CLIMAT AUSTERE POUR LES JOURNALISTES

« Sos journalistes ! », c’est avec cet appel au secours qu’on pourrait qualifier la sortie, mardi 20 août dernier, de l’organisation Human Rights Watch au Nigéria. L’organisation non-gouvernementale, parmi tant d’autres, comme le Comité de protection des journalistes (CPJ), a dénoncé le harcèlement des journalistes et le "climat de peur" instauré par les agences de sécurité du pays. Dans un communiqué rendu public, elle déclare que "Plusieurs arrestations et détentions récentes de journalistes et de militants au Nigeria suggèrent une tendance inquiétante à la répression de la liberté d'expression".
C’est donc un corolaire au jugement le 16 août dernier du journaliste nommé Jones Abiri, directeur de publication de l’hebdomadaire Weekly Source à Yenegoa, dans l'État de Bayelsa. Une détention qui aura duré plus de deux (02) ans, suite à son arrestation le 26 juillet 2016 par des agents des services de sécurité de l'État. Les faits qui lui étaient imputés se résumaient en la direction de la force de libération du delta du Niger, un groupe censé mener des activités séparatistes dans cette région. Son cas sera finalement ouvert le 2 août dernier, après que son avocat, Me Femi Falana ait déposé une plainte pour détention arbitraire sans que le journaliste n’ait été formellement inculpé.
Un autre cas similaire, celui de Samuel Ogundipe, journaliste pour le site d'information en ligne Premium Times. Il avait été arrêté avec deux de ses collègues. Les chefs d’accusation qui pèsent sur lui font état de la publication d’un rapport signé du chef de la police, Ibrahim Idris, et envoyé au vice-président Yemi Osinbajo le 7 août dernier. Ce rapport pointait la responsabilité dans cette opération de Lawal Musa Daura, chef de l'agence nationale de renseignement intérieur (DSS), qui a été limogé par la présidence dans la foulée.
On se souvient que dans un rapport de 2010, Human Rights Watch avait documenté des abus policiers notamment des arrestations arbitraires, des actes de torture et violence y compris des agressions physiques et sexuelles, ainsi que des exécutions extrajudiciaires.
Le Nigéria qui figure à la 119e place sur 180 dans le classement mondial de la liberté de la presse dressé dans un rapport de l’ONG « Reporters Sans Frontières » cette année a tout intérêt à ôter l’épée de Damoclès qui plane sur la Républ