
Fervents défenseurs d'une réforme constitutionnelle controversée qui a supprimé la limite d'âge de 75 ans pour devenir président , le deputé Ibrahim Abiriga, a été assassiné Vendredi 08 Juin 2018 avec son garde du corps par des individus armés près de son domicile à Kawanda", au nord de la capitale Kampala.
Ancien rebelle opposé à Yoweri Museveni lors de ses premières années à la tête de l'Ouganda, Ibrahim Abiriga est par la suite devenu un des alliés les plus fidèles du chef de l’Etat ougandais qui n’a d’ailleurs pas tardé à réagir à l’annonce du décès de ce dernier évoquant un "meurtre insensé" . Sur Twitter le président ougandais a annoncé avoir donné des instructions aux agences de sécurité afin que les auteurs de ce forfait soient retrouvés.
Célèbre pour ses vêtements et sa voiture Volkswagen Beetle jaunes vifs, en hommage à la couleur du parti au pouvoir , le Mouvement de résistance nationale , le Député Abiriga avait été un des plus virulents défenseurs de la fameuse réforme adoptée en décembre 2017. Une réforme contestée par l’opposition qui faisait état de la suppression de la limite d'âge de 75 ans pour devenir président.
Cette réforme constitutionnelle controversée, réintroduit également la limite à deux mandats présidentiels de cinq ans et cette limite du nombre de mandat supprimée en 2005 , n'entrera d’ailleurs en vigueur qu'après la prochaine élection.
L’assassinat du député , Ibrahim Abiriga a suscité la colère de nombreux ougandais et membres du parti au pouvoir.Les médias locaux, indiquent que l’homme ayant abattu le député de 62 ans étaient à bord de motos. Un mode opérationnel souvent utilisé par le passé en Ouganda pour des assassinats de personnalités haut placées. Déjà en mars 2015, Joan Kagezi, directrice adjointe du ministère public ougandais en charge du dossier sur le double attentat jihadiste qui avait fait 76 morts à Kampala en 2010, avait été abattue par des hommes à moto alors qu'elle rentrait à son domicile. Deux ans plus tard c'était au tour du porte-parole de la police ougandaise Andrew Kaweesi abattu à son tour devant son domicile à Kampala à bord de son véhicule, avec deux autres policiers, par des hommes lourdement armés installés à l'arrière de deux motos.
L’assassinat d’Ibrahim Abiriga dont les auteurs et les motifs restent encore à élucider vient donc s’ajouter à cette liste de dignitaire fauché par ce modus operandi.