Le président appelle à un dialogue politique

D’après une annonce faite par la radio d'État équato-guinéenne le 16 juin dernier, le président Téodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO organisera un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Cette annonce relayée par les médias nationaux est un précédant du décret publié dans la nuit du 13 au 14 juin dernier, qui stipule que toutes les mesures politiques, juridiques, administratives, sociales et humanitaires seront prises pour faciliter la participation de tous les acteurs politiques exilés à l’étranger.
C’est la sixième fois que l’homme fort de la Guinée Equatoriale organise un dialogue politique depuis son arrivée au pouvoir. Mais la nouveauté cette année est la possibilité pour certains observateurs étrangers, l’église catholique et la société civile, d’être invités à une table ronde à Malabo du 16 au 20 juillet prochain. Il invite l’opposition de la diaspora en exil et celle interne entre autres, à « rentrer » au « pays qui les a vu naître », ainsi qu’il l’a déclaré à la télévision nationale le 11 juin dernier. L’objectif ici étant de préserver la paix et le développement.
Pour preuve, Teodoro OBIANG NGUEMA MBASOGO avait signé le 21 octobre 2014 le décret n˚127 sur l’amnistie générale. Ce document donnait la possibilité à tous les Équato-guinéens condamnés pour des délits politiques de participer à la table de dialogue. De plus, il annule l'importance pénale de certains faits concrets et accorde la remise des éventuelles peines dérivées de ces derniers.
Face à cette possible main tendue du président équato-guinéen, quelques membres de l’opposition demandent des garanties et imposent des conditions. Les principales étant : la libération des prisonniers politiques, la participation de la société civile et la présence de la communauté internationale. Réclamations auxquelles le président semblerait avoir déjà répondu il y a de cela 4 ans.
La participation à ce dialogue politique ne se ferait toutefois pas au petit bonheur la chance. Une commission serait mise sur pied afin de sélectionner les intervenants. Les raisons qui justifieraient ce choix du président sont multiples. Parmi tant d’autres, on pourrait citer la dernière tentative de putsch déjouée, dans la nuit du 27 au 28 décembre contre lui. De sources concordantes, des mercenaires auraient été arrêtés dans le sud du Cameroun, non loin de la frontière de la Guinée Equatoriale et précisément de Mengomo. Ce sont 75 boites de chargeurs Ak 47, 12 lance-roquettes, des kalachnikovs, tous détenus par une trentaine d’hommes de nationalité tchadienne et centrafricaine qui ont été saisis à Kye-Ossi. Une seule interrogation : pourquoi ?